Home Bots in Society Des robots sûrs et miniaturisés attendus au bloc

Des robots sûrs et miniaturisés attendus au bloc

by Olivier Bouzereau

Neuf fois sur dix, la prostatectomie et l’hystérectomie sont réalisées par voie robotique. L’avenir est aux robots interactifs, sensitifs et cybersécurisés, utiles au bloc et au-delà.

La France compte plus de 3 000 établissements de santé et plus de 30 000 établissements médicaux-sociaux qui sont tous autonomes dans leurs choix techniques, rappelle Philippe Loudenot, le FSSI des Ministères sociaux. « Le ministère de la solidarité et de la santé a établi une feuille de route pour la transformation numérique. Sa gouvernance est assurée par une délégation nationale du numérique en santé, créée en 2019. Son socle, c’est l’interopérabilité et la sécurité » précise-t-il.

Le pôle sécurité du système d’information du Ministère fixe les grandes orientations, y compris dans le cloud computing, au travers de solutions tierces ou de briques complémentaires permettant d’avoir confiance.

Accélération et homologation

La pandémie de Covid-19 a imposé une rapidité inédite dans la prise de décisions, le développement et le déploiement de nouveaux services et de nouveaux robots capables d’épauler les équipes de soins.
« Faire une analyse de risques n’empêche pas les métiers d’en prendre. Mais ils sont pris dorénavant en toute connaissance de cause, c’est à dire avec un niveau de sécurité connu pour chaque dispositif, qui peut évoluer dans le temps », confirme-t-il.

Une démarche d’homologation des robots et des applications de santé, inscrite dans la durée, prévoit des tests initiaux, puis des révisions régulières, semblables aux crash tests et aux contrôles techniques des véhicules. Lire l’interview vidéo pour en savoir plus.

Guillaume Morel, directeur de l’Institut des systèmes intelligents et de robotique (Isir, CNRS/Sorbonne Université) précise la tendance actuelle en matière de robots-chirurgiens. « Le robot facilite les chirurgies mini-invasives avec des temps de convalescence plus courts. »

Plus de 7 millions de patients ont été opérés dans le monde par quelques 5 500 modèles du robot Da Vinci, depuis juin 2001. La société californienne Intuitive Surgical qui l’a créé réclame 2 millions d’euros par unité, hors maintenance. Or, ce pionnier est très encombrant, il éloigne le chirurgien, rivé à sa console, de l’équipe médicale et requiert une lourde logistique au cœur du bloc.

RPA et collaboration homme-robot

Le travail collaboratif et l’automatisation de processus robotisés (RPA en anglais) profiteront dorénavant de bras articulés, bardés de capteurs, explique pour CNRSlejournal.fr Marie-Aude Vitrani, chercheuse à l’Isir : « L’avenir est aux robots plus légers, qui impliqueront davantage le chirurgien. » Elle pilote le projet Surgical Cockpit, un robot qui repose sur le principe de co-manipulation, au sein de l’équipe Assistance au geste et applications thérapeutiques (Agathe). « Dans ce système, c’est le chirurgien qui manipule l’outil, comme dans une opération manuelle. Sauf que cet outil est aussi porté par un bras robotique dont le rôle consiste à corriger le geste, si besoin. Il en améliore la précision en bloquant les tremblements et interdit certaines zones non visées, tel un garde-fou », précise-t-elle.

En 2018, une prothèse de genou a été posée à l’aide de Mako au CHU de Grenoble. Le robot avait pour rôle d’interdire la pénétration des instruments dans des zones indésirables. Une première en France.

 

Photo: Système de guidage automatisé pour le placement d’implants osseux, développé par l’Isir/CNRS et SpineGuard.

L’Isir a aidé la société SpineGuard à perfectionner une vis pédiculaire intelligente destinée aux implants osseux, capable de solidariser deux vertèbres pour soigner une scoliose. « Cette vis mesure la résistance électrique des tissus rencontrés, ce qui nous renseigne sur leur nature. Grâce à un bip comparable au radar de recul d’une voiture, le chirurgien peut savoir, au moment d’enfoncer la vis, si elle se situe encore dans la partie spongieuse entourant l’os, ou dans la partie dure de celui-ci », précise Guillaume Morel. De quoi améliorer le geste, tout en se passant d’un lourd appareil d’imagerie aux rayons X.

Enfin, pour la rééducation et les séniors, la start-up Gema commercialisera, fin 2020, Walk-E, un déambulateur robotisé issu de dix ans de recherches à l’Isir. Avec ses poignées abaissables et relevables, ce robot assiste le lever et adapte automatiquement son allure à celle de l’utilisateur grâce à ses roues motorisées.

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