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Le plan de relance cible la modernisation de l’industrie française

by Fabrice Deblock

Sur les 35 milliards d’euros mobilisés par France Relance en faveur de l’industrie, 320 millions d’euros sont consacrés à la modernisation de l’outil de production industriel. Les entreprises sont invitées à investir dans les équipement robotiques et cobotiques, entre autres.

Le constat est sans appel : la France perd du terrain sur le plan de la modernité de son appareil industriel. En 2019, pour la première fois de son histoire, elle s’est fait rattraper par la Chine sur le critère du nombre de robots pour 100 salariés : 1,77 robot pour 100 salariés en France contre 1,87 en Chine (source : IFR Robotics, Fédération internationale de la robotique). A titre de comparaison, les deux pays sont encore loin des leaders mondiaux en la matière :  Singapour (9,18 robots pour 100 salariés) ou la Corée (3,46).

Un constat corroboré par la 15e place de la France (sur 28 Etats membres de l’UE) sur le critère de la compétitivité numérique et la 11e place sur le critère de l’intégration de la technologique numérique par les entreprises, selon le Digital Economy and Society Index, édition 2020.

A cela, on peut ajouter que seulement 34 % des dirigeants français de TPE de 1 à 9 salariés déclarent que la transformation numérique est déjà déployée ou en cours de déploiement dans leur entreprise, selon une étude menée en août 2019 par la CPME et Sage.

35 milliards d’euros mobilisés sur trois ans en faveur de l’industrie

Le plan de relance français, présenté début septembre, a pris en considération cette situation, aggravée par la baisse d’activité conjoncturelle provoquée par la crise sanitaire. France Relance considère que l’industrie constitue un puissant levier de redémarrage de l’économie française. À juste titre puisqu’un euro de valeur ajoutée dans les secteurs aéronautique ou automobile génère plus de deux euros de valeur ajoutée dans la sous-traitance et les services.

Au total, ce sont près de 35 milliards d’euros qui sont mobilisés en faveur de l’industrie sur la période 2020-2022. Quatre axes se dégagent : la décarbonation de l’industrie, la relocalisation des activités stratégiques critiques, l’innovation (soutien aux investissements de recherche et développement) et modernisation de l’appareil productif.

320 millions d’euros pour la modernisation de l’outil de production industriel

Le plan de relance comporte un volet de 320 millions d’euros d’ici fin 2022 dédié à la modernisation de l’outil de production industriel. 40 millions d’euros sont prévus en 2020, puis 140 millions en 2021 et 140 millions en 2022.

Cela se concrétise par deux dispositifs. Le premier est la mise à jour du système de suramortissement pour les entreprises investissant dans l’industrie du futur. Cette mise à jour consiste en une transformation de ce suramortissement en un mécanisme de subvention.

Nommée « industrie du futur », cette allocation permettra aux PME et ETI industrielles de bénéficier d’un soutien financier de l’Etat dans leurs investissements dans les nouvelles technologies. Pour prétendre à cette aide financière, les entreprises devront investir dans des biens répondant aux catégories précisées dans le décret, tels que les équipements de fabrication additive, les équipement robotiques et cobotiques ou encore les équipements de réalité augmentée et de réalité virtuelle utilisés pour des opérations de conception, de fabrication ou de transformation.

Prêt French Fab géré par Bpifrance et accompagnement à la numérisation des entreprises

Le deuxième mécanisme d’aide est le renouvellement du Prêt French Fab géré par Bpifrance. Abondé à hauteur de 45 millions d’euros par l’Etat, il permettra à la banque publique de mettre à disposition des PME et ETI françaises entre 400 à 500 millions d’euros de prêts. Pour favoriser leurs investissements industriels matériels et immatériels, celles-ci pourront ainsi prétendre, dès le mois d’octobre 2020, à des montants compris entre 100 000 euros et 5 millions d’euros, sur une durée modulable de 2 à 12 mois.

Le plan de relance comprend en outre un volet « Maîtrise et diffusion du numérique » qui a notamment pour objectif d’accompagner la numérisation à grande échelle des TPE, PME et ETI.

Pour l’ensemble des entreprises, trois dispositifs distincts sont mis en œuvre :

  • La sensibilisation et l’accompagnement collectif des TPE et PME de tout secteur à la numérisation, avec le renforcement des actions de l’initiative gouvernementale pour la transformation numérique des TPE/PME, pilotée par France Num ;
  • Un dispositif, nommé « IA booster », d’audit et d’accompagnement des PME et ETI qui ont déjà acquis un 1er niveau de maturité numérique, quel que soit leur secteur, dans la mise en place de solutions d’intelligence artificielle (IA) ;
  • Pour le secteur industriel, un soutien à l’ensemble des PME et des ETI qui souhaitent réaliser un investissement dans les technologies de l’industrie du futur. Cette subvention sera opérée par l’agence de services et de paiement (ASP) et se substitue au mécanisme de suramortissement fiscal.

 

 

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